Où sont passées les poches ?

Tu as peut-être déjà vécu cette scène : tu enfiles une jolie robe, tu t’apprêtes à sortir… Et là, tu cherches instinctivement une poche. Rien. Ou alors deux petites ouvertures inutiles, cousues pour le décor. En conséquence tu dois emporter un sac, même pour aller acheter du pain ou faire une promenade. Ce détail, en apparence anodin, en dit long sur la manière dont la mode féminine a été pensée. Et si l’on regardait ça d’un peu plus près ? 

Une question de style… ou de contrôle ?

Pendant longtemps, les vêtements féminins ont été conçus non pas pour servir le mouvement, mais pour incarner une idée de féminité esthétisée. Les poches, accessoires fonctionnels par excellence, ont été écartées au nom de la silhouette : « ça casse la ligne », « ça alourdit les hanches », « ce n’est pas élégant »… Des phrases que tu as peut-être déjà entendues. Mais derrière ces justifications se cache une réalité plus profonde : l’invisibilisation des besoins pratiques des femmes. 

Une histoire politique du vêtement 

L’histoire des poches révèle une véritable dynamique de pouvoir, particulièrement frappante au XVIIIe siècle. À cette époque, en Europe, les hommes portaient déjà des poches cousues directement dans leurs vestes et leurs pantalons. Leur offrant ainsi une grande facilité d’accès et une liberté de mouvement. En revanche, les femmes devaient se contenter de sacs séparés, souvent attachés à la taille et dissimulés sous leurs jupons. Des « poches » qu’elles devaient attacher et détacher. Ce système était non seulement peu pratique, mais il rendait aussi l’accès à leurs biens personnels plus compliqué et moins direct. 

Au cours du XIXe siècle, cette disparité s’est accentuée. L’avènement de silhouettes plus ajustées et des crinolines a entraîné la disparition progressive des poches féminines. Coïncidant avec l’époque où les femmes étaient de plus en plus confinées à la sphère domestique. Cette absence de poches intégrées est symbolique : elle reflète et renforce l’idée que les femmes n’avaient pas de raison de transporter des objets essentiels ou de circuler librement dans l’espace public. Avoir des poches, c’était avoir la possibilité de transporter de l’argent, des documents ou des clés, des objets synonymes d’autonomie et d’indépendance. 

Le problème persiste… même aujourd’hui 

On pourrait croire qu’en 2025, cette question serait réglée. Mais non. Les robes n’ont souvent pas de poches du tout. Les pantalons affichent des poches si fines qu’elles n’accueillent même pas un téléphone. Quant aux vestes, elles sont parfois vendues… avec les poches cousues (et encore faut-il qu’elles existent vraiment). 

Et le pire ? Les vêtements que tu achètes en ligne te donnent rarement cette info. C’est pourquoi tu reçois une jolie pièce, mais pas adaptée à ta vie quotidienne. Cette frustration n’est pas anodine. Elle t’empêche de te sentir pleinement libre dans tes mouvements, dans tes choix, dans ton quotidien. 

Pourquoi c’est plus qu’un simple détail 

L’absence de poches, ou leur inutilité, a des conséquences concrètes : 

Tu es dépendante d’un sac à main, même pour les tâches les plus simples. Tu ne peux pas garder tes mains au chaud, ou ton téléphone à portée. Et cela te fais ressentir une frustration, un sentiment d’injustice, parce que tu n’as pas les mêmes options que ton frère ou ton mari. Et surtout, tu te rends compte qu’on ne te laisse pas vraiment l’espace d’être pratique, libre, spontanée. C’est comme si ton vêtement devait seulement être joli, et que tes besoins réels étaient secondaires. 

Et si on changeait de logique ? 

Quand j’ai lancé Maison Yuna, je me suis posé une question simple : pourquoi faudrait-il choisir entre élégance et praticité ? Pourquoi ne pas imaginer des coupes pensées pour ton corps, avec des poches suffisamment profondes, placées au bon endroit, sans sacrifier l’harmonie visuelle ? 

Je crois qu’un vêtement réussi, c’est celui qui t’accompagne dans ta vie. Et non pas celui qui te demande de rester figée pour être “belle”. Je conçois mes vêtements pour qu’ils puissent accueillir les objets du quotidien : téléphone, clés, pass navigo… 

Mais je pense aussi aux matières : un tissu fluide, confortable, qui tombe bien même avec des poches pleines. Car oui, c’est possible. Il suffit d’y penser dès le départ. D’écouter tes besoins, pas seulement de suivre les tendances. 

La mode peut être un outil d’émancipation 

Tu mérites des vêtements qui respectent ta liberté. Qui comprennent que tu peux vouloir courir, marcher, jouer avec tes enfants, partir en voyage, sans être entravée. Et surtout, tu mérites qu’on ne t’impose pas un idéal figé de féminité. Tu peux être douce, forte, élégante, rapide, discrète, audacieuse… et pratique. 

Changer cette norme commence par faire entendre ta voix. Refuser ce qui ne te convient pas, et soutenir les marques qui s’engagent dans cette voie. 

En résumé… 

L’absence de poches dans les vêtements féminins n’est pas un oubli. C’est un choix, souvent inconscient, mais révélateur d’un système qui a longtemps nié les besoins réels des femmes. Reprendre la main sur notre style, c’est aussi reprendre notre pouvoir. 

Et maintenant ? 

Si tu veux aller plus loin. Je t’invite à lire cet article complémentaire :

Pourquoi la mode durable est importante. 

Tu y découvriras comment nos choix vestimentaires peuvent devenir des actes de résistance douce, de beauté consciente et de liberté retrouvée. 

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