Beige. Sable. Écru.
Derrière ces teintes neutres à première vue inoffensives, se cache une réalité plus politique qu’on ne le pense. Le beige est devenu l’uniforme par défaut des marques dites “modestes”. Il est censé incarner la sobriété, l’élégance naturelle, le bon goût.
Mais pour beaucoup de femmes, notamment musulmanes, il symbolise surtout un autre type d’effacement. Une manière douce mais efficace de dire : “sois là, mais ne dérange pas”. Et si on osait nommer le problème ?
Le beige : un faux refuge, un vrai piège
Ce n’est pas le beige en soi le problème. Certaines femmes aiment sincèrement cette teinte, et c’est très bien ainsi. Ce qui dérange, c’est la norme qu’il est devenu dans un certain segment de la mode dite “pudique” ou “modeste”.
On le retrouve partout : sur les réseaux, dans les boutiques, sur les défilés de marques pudique-friendly. Il devient presque un uniforme implicite pour être perçue comme respectable, discrète, “bien mise”. Une couleur qui “passe partout”, “ne dérange pas”, qui rassure les regards extérieurs.
Mais à force de se vouloir neutre, le beige finit par gommer toute singularité. Il efface les nuances, les histoires, les audaces.
Une neutralité… pas si neutre
On oublie souvent que ce qu’on appelle “neutre” est toujours culturellement situé. Le beige, dans l’imaginaire collectif occidental, est perçu comme élégant, sobre, minimaliste. Il est associé à une certaine idée de la classe sociale, du bon goût à la française. Mais c’est un code socio-culturel très précis.
Quand une femme musulmane, portant le voile ou des vêtements couvrants, adopte cette palette, elle envoie un signal rassurant pour certains. Comme pour dire : « regardez, je suis comme vous. Je suis calme. Je ne vous dérangerai pas. »
C’est une façon inconsciente d’effacer tout ce qui pourrait faire “trop” : trop coloré, trop revendicatif, trop autre. On devient neutre pour être tolérée. On se fond dans le décor.
Mais ce camouflage n’est pas toujours choisi. Il est parfois imposé par la pression du regard social.
Où sont passées les couleurs des femmes fortes ?
Le beige, c’est parfois une cachette. Mais l’histoire des femmes, surtout des femmes musulmanes, est faite de contrastes, de feu intérieur, de force et de nuances.
Les femmes du Maghreb, du Moyen-Orient, d’Afrique de l’Ouest, d’Asie du Sud-Est ont toujours porté des couleurs puissantes. Des bleus profonds, des rouges terracotta, des verts olive, des motifs qui racontent, qui affirment.
Le retour en force du beige dans les garde-robes “modestes” occidentales est souvent une réponse à une peur : celle d’être trop visible, trop orientale, trop revendicative.
C’est une tentative de neutralisation, mais elle finit souvent par ressembler à une forme douce d’auto-censure.
Maison Yuna : un style affirmé, jamais effacé
Chez Maison Yuna, on ne rejette pas le beige. Mais on refuse que ce soit le seul langage autorisé pour exprimer sa pudeur ou son élégance. Notre vision, c’est celle d’une femme libre de choisir ses couleurs, ses longueurs, ses silhouettes, pas par peur d’être jugée, mais par puissance de conviction.
Une femme qui peut aimer le kaki comme le lin brut, le bleu profond comme l’écru texturé, sans jamais avoir à s’excuser d’exister ou de se montrer.
Nos vêtements ne cherchent pas à te faire disparaître. Ils cherchent à t’aider à habiter l’espace avec calme, mais avec autorité.
En vrai, pourquoi on n’ose pas ?
Parce qu’on a intégré l’idée que pour être crédible, il fallait “faire sobre”. Que pour se faire accepter, il fallait “éviter les couleurs criardes”. Qu’on risquait de “ressembler à une tente” si on portait une jupe ample violette. Mais ces peurs ne sont pas les tiennes. Elles sont le reflet d’un système qui préfère une femme invisible à une femme trop présente.
Conclusion : affirmer sa présence, en toute subtilité
La solution n’est pas de bannir le beige. Mais de reprendre la main sur ta garde-robe, d’en faire un espace de liberté et non de conformisme déguisé.
Ce n’est pas à toi de t’adapter à la palette du monde. C’est à la mode de s’ouvrir à ta complexité.
Et si demain, tu portes du prune, du rouille, du vert sauge ou du rose terre cuite, ce n’est pas pour “te faire remarquer” : c’est juste pour être toi-même entièrement.
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